Seuls tous deux, ravis, chantants ! Comme on s'aime ! Comme on cueille le printemps Que Dieu sème !
Quels rires étincelants Dans ces ombres, Pleines jadis de fronts blancs, De coeurs sombres !
On est tout frais mariés. On s'envoie Les charmants cris variés De la joie.
Purs ébats mêlés au vent Qui frissonne ! Gaietés que le noir couvent Assaisonne !
On effeuille des jasmins Sur la pierre Où l'abbesse joint les mains En prière.
[...]
On se cherche, on se poursuit, On sent croître Ton aube, amour, dans la nuit Du vieux cloître.
On s'en va se becquetant, On s'adore, On s'embrasse à chaque instant, Puis encore,
Sous les piliers, les arceaux, Et les marbres. C'est l'histoire des oiseaux Dans les arbres.