Au bord du clair ruisseau croît la fleur solitaire, Dont la corolle brille au milieu des roseaux ; Pensive, elle s’incline et son ombre légère Se berce mollement sur la moire des eaux.
Ô fleur, ô doux parfum, lui dit le flot qui passe, A mes tendres accents ta tristesse répond ! A mon suave élan vient marier ta grâce. Laisse-moi t’entraîner vers l’océan profond !
Mais il l’entoure en vain de sa douce caresse, Cette flottante image aux incertains contours, Se dérobe au baiser humide qui l’oppresse, Et le flot éploré tristement suit son cours !